Autour de chez moi – Un peu d’histoire III –

Des pages et des articles consacrés à mon environnement immédiat autour de chez moi.

Fin du XXe et début du XXIe siècles

Gap et les Hautes Alpes

Le siège de l’UE à Bruxelles

Que ce soit pour la ville de Gap comme pour les Hautes Alpes, la France et l’Union Européenne dans son ensemble, il est un point extrêmement important qui semble être systématiquement oublié par beaucoup de commentateurs de tous bords : « à l’exception de Chypre et de l’ex Yougoslavie nous avons vécu et vivons encore heureusement à ce jour pour l’ensemble de l’Europe continentale une des plus longues période de paix (76 années) au regard des siècles passés ».

Une ville attractive

Source : Ville de Gap. Diagnostic

Le boom démographique de Gap se situe autour des années 50. Avec un taux de croissance de la population qui culmine à + 2.7 % entre 1962 et 1968, Gap n’a cessé de grandir, passant progressivement d’une petite ville de province (24 352 hab. en 1968) à une ville moyenne en 2018, avec 40 559 habitants. Si depuis 1962, la croissance tend à diminuer, Gap n’en reste pas moins une ville moyenne qui attire, en témoigne un solde migratoire responsable pour 60 % de la croissance démographique à Gap.

Gap démographie

On constate que la croissance de population dans les Hautes-Alpes ces dernières années est largement imputable au développement des cantons de la ceinture périphérique de Gap. En effet, si l’accroissement démographique de Gap est fléchissant, celui de Chorges, Saint-Bonnet, Tallard, la Bâtie Neuve et toutes les communes alentour connaît une envolée directement liée à l’existence de Gap, centre urbain d’une agglomération qui se dessine progressivement et qui dénombre 63 487 habitants en 2018.

Un cadre de vie privilégié

Les balcons du gapençais – Retenue des Jaussauds

Gap, Capitale douce, capitale nature, slogan issu de la charte pour l’environnement réalisée en 2005 n’est que le reflet partagé par tous les Gapençais d’une ville au cadre de vie privilégié, capitalisant les atouts d’une vie urbaine et rurale tout à la fois. Le relatif enclavement de la ville par rapport aux territoires voisins a permis à la commune d’échapper aux nuisances liées généralement aux axes de déplacements et de puiser dans cette situation géographique pouvant parfois être vécue comme une contrainte, les atouts de qualité de vie qui en découlent ; ceci est bien tout le paradoxe de Gap.

Valgaudemar – Refuge du Gioberney

Avec 55 % de sa surface communale en espace naturel, Gap compte plusieurs zones naturelles remarquables, classées ZNIEFF, Natura 2000, sites classé ou sites inscrits pour leur valeur écologique ou paysagère. Bois, forêts, espaces agricoles, espaces naturels divers constituent la moitié de la commune, créant un espace récréatif à forte valeur ajoutée pour les Gapençais ; ainsi, le plateau Bayard, la montagne et le plateau de Charance, la colline de Puymaure, la forêt de Saint-Mens, les bords de la Luye, la Montagne de Ceuze, … sont autant de lieux de loisirs des Gapençais.

La proximité directe de la ville de Gap avec les massifs montagneux environnants (Dévoluy, Champsaur, Valgaudemar…), et avec les parcs naturels du Queyras et des Ecrins offre aux Gapençais une variété de loisirs décuplée. Une agriculture encore importante, avec une surface agricole équivalant à 36 % de la surface communale totale a permis de préserver un paysage ouvert et de qualité, offrant des vues remarquables sur les espaces naturels et massifs environnants.

L’économie

L’économie de Gap est essentiellement une économie d’autosubsistance, en témoignent les secteurs d’activité des 8 plus grosses entreprises (de plus de 50 salariés) : hypermarchés, clinique, SNCF, EDF, entreprise de nettoyage, entreprise de transport.

Entourée de pôles économiques importants, que sont Turin, Aix-Marseille et Grenoble, Gap peine à trouver son moteur économique propre, même si l’on voit poindre des secteurs en forte croissance comme l’informatique, les activités récréatives et culturelles.

Gap se caractérise par un tissu économique de petites entreprises (90% d’entre elles ont moins de 10 salariés) stimulées par la présence de nombreuses administrations, mais aussi par la situation de Gap au centre d’une zone fortement touristique.
Avec près de 55 % des établissements issus du secteur des services, 30 % pour le commerce, 10 % pour la construction et 8 % pour l’industrie, l’économie de Gap est dominée par le secteur tertiaire.

Désenclaver et préserver

Le tronçon manquant

Gap est reliée par l’A 51 à Aix-en-Provence depuis 1988. Le tronçon entre Gap et Grenoble devait permettre de relier Grenoble à Marseille, permettant entre autre de délester la vallée du Rhône lors des périodes estivales, mais aussi de favoriser le développement économique et social des Hautes-Alpes, y compris le tourisme. Outre les problèmes locaux, Gap fait partie de ces communes alpines enclavées, qui sont confrontées à un dilemme : garantir leur accessibilité pour favoriser leur développement économique, social, tout en préservant leur cadre de vie privilégié.

Depuis les premières études de liaisons Gap-Grenoble en 1974, cet ouvrage n’a cessé de faire l’objet de controverses, au sujet de ses réelles retombées économiques, de ses impacts sur l’environnement et le cadre de vie, et enfin, de son tracé. La crainte de l’effet «goulet de transit autoroutier » conforte les opposants dans leur choix de voir Gap se développer en marge de cet ouvrage, tandis que les défenseurs du projet redoutent un essoufflement et une fragilité croissante de l’économie haute-alpine en son absence, au profit de pôles urbains plus dynamiques.

A l’aune des débats déjà engagés et des discussions actuelles sur un développement durable (base notamment de la Convention Alpine), se pose la question de l’utilité réelle d’une nouvelle autoroute en zone alpine, quand on tend à préserver l’environnement, le cadre de vie, le développement local. D’ailleurs le choix du fer comme moyen de désenclaver Gap reste à l’étude ; en particulier l’ouverture vers l’est est préconisée pour le ferroutage, à savoir la liaison Gap -Turin par le tunnel du Montgenèvre.

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